Préavis de trève

Bonjour, mes p’tits loups. Dans quelques jours, c’est Noël et dans la foulée, on prendra une année de plus… Cela mérite quelques congés. Donc Lépicurien m’a confirmé : on ferme le bureau jusqu’au 3 janvier… En attendant, j’ai besoin de vos conseils, mes p’tits chats. Je vais réaliser de mes petits doigts à moi une « bûche » pour mon dab, Lépicurien. J’ai retenu 4 modèles de gâteaux.

Aidez moi, mes p’tits lapins, à choisir en votant par un commentaire sur ce blog : A votre avis, laquelle de ces pâtisseries lui fera le plus plaisir ?


Bonnes fêtes à vous mes petits lapins et à bientôt…

Mona née nouvelle, c’est vous.

Allais, circulez…

Bruant, Mona et son chat noir...

A la fin du XIX° siècle, un cabaret connut un succès phénoménal à Paris. Le Chat Noir, créé à Montmartre en 1881 par Rodolphe Salis, fut fréquenté par nombres d’artistes et de chansonniers. Ainsi Aristide Bruant, le chansonnier à l’écharpe rouge, y composa l’hymne de l’établissement : la Complainte du Chat Noir qui devint un classique. Chaque soir, le public reprenait le refrain de cet chanson qui a traversé le temps. Quand on a des clients comme Charles Cros, Alphonse Allais, il est naturel de vouloir écrire. Dès 1882, parait un journal gratuit au nom du Chat Noir. Quand on demandait à Adolphe Willette, caricaturiste et artiste peintre pourquoi on ne le trouvait pas dans les kiosques, il répondait :
-Vous vous voyez demander à la marchande: « Mademoiselle, avez-vous le chat noir ? ». Genre de question à avoir des ennuis.

Alphonse Allais y collabora pendant une dizaine d’années et ses impostures étaient particulièrement appréciées. Dans le numéro du 14 mars 1885, il écrivait :

 » Le 26 février 1802 lorsqu’on vint « déclarer » à la mairie de Besançon la naissance de l’illustre poète, le scribe municipale en entendant décliner les noms de l’enfant ne put réprimer un mouvement d’admiration.
– Victor Hugo, oh ! oh!Le soir au repas de famille, il ajouta au menu ordinaire deux bouteilles de vin vieux.
Comme sa femme et ses enfants semblaient étonnés de ce luxe :
– Nous pouvons bien faire un petit extra ce soir, car c’est aujourd’hui qu’est né Victor Hugo, notre grand poète national « .

Ma Chère Mona, on va faire un petit extra, nous aussi. Allez, on va ouvrir un grand vin de la Vallée du Rhône : Les Grandes Places 2001 de Jean-Michel Gerin. Pas de mots pour décrire ce pur moment de bonheur partagé avec vous, ma Chère. La Côte Rôtie, çà se mérite…

retrouver ce média sur www.ina.fr

Six verres sales m’étaient comptés

Comme chaque année, à l’approche de Noël, je suis excitée. Que vais-je offrir à Mon Lépicurien de patron, cet homme admirable qui a tout sur tout….Après de longues recherches, j’ai opté pour une magnifique carafe originale et dont je suis sure qu’il ne la possède pas actuellement. Cet objet est magnifique.


Mais il y a un hic, le prix est gastronomique, comme dirait un de mes amis, cuisinier de son état. Pour cette splendide carafe en forme de coeur, il faut débourser 2500€, ce qui est largement au dessus de mes moyens. Aussi, j’en appelle à votre générosité. Pour que mon Lépicurien soit gâté à Noël comme il le mérite, je lance une grande souscription nationale (voire internationale). Alors, mes cocos, envoyez moi ce que vous pouvez (et voulez).

Et quand Lépicurien me servira du vin, j’aurai une pensée émue à votre endroit (et derrière si affinités).

Mona tend sereinement.

Une remarque, quand même, Monsieur l’artiste, pour verser du vin avec une carafe de ce prix, vous auriez pu choisir un verre plus joli. Je  me vois mal me servir de ce bel objet pour remplir un verre ballon… Quant à être raffiné, soyons le jusqu’au bout… et puis, on est plus à 50€ près.

Ovaire et contre tous

Il est des lectures qui révèlent des vocations. Ainsi, je suis persuadée que c’est en lisant les « Œuvres Médico-Chirurgicales contenant des Observations et Dissertations, sur diverses parties de la Médecine et de la Chirurgie, par B. Collomb, ancien Professeur au Collège de Chirurgie, membre de la ci-devant Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts de Lyon » que Cyprien a du se diriger vers la gynécologie :

1798 – Madame Ballet, femme d’un agent de change de Lyon, âgée d’environ 48 ans, ayant toujours joui d’une bonne santé, quoiqu’avec un excessif embonpoint, fut attaquée de coliques dans le bas-ventre pendant toute une nuit, et le lendemain dans la matinée, les coliques continuant encore, on me fit appeler pour la voir.
Elle venait d’accoucher , lorsque je me rendis chez elle ; aussi surprise de cet événement que les assistants , elle m’assura qu’elle n’avait eu aucuns symptômes de grossesse , ni senti les mouvements de l’enfant qu’elle portait ; elle m’ajouta : certainement je ne pouvais pas me douter d’être enceinte, ayant perdu entièrement mes règles, il y a 22 ans, immédiatement après un troisième accouchement, sans avoir éprouvé dans ce long espace de temps, aucunes incommodités relatives à cette suppression.L’enfant né de cet accouchement imprévu n’avait pas l’accroissement ordinaire, il était maigre, sa voix faible, et il périt peu de jours après sa naissance : comme font les fruits qui ont langui sur plante, qui se dessèchent et tombent par le défaut de la sève.

Mona trouvé sa vocation en lisant « la dernière des piqures »

Conan … the barbade

Nous sommes à Edimbourg un peu avant 1880, un professeur de l’Edinburgh Infirmary, Joseph Bell va commencer son cours de chirurgie appliquée. Pour ce, il fait entrer un patient dans la salle. Avant que ce dernier n’ait eu le temps de dire un mot, Joseph Bell lui dit : « vous êtes un ancien soldat, vous étiez sous-officier, il y a encore quelques semaines dans un régiment stationné sur l’île de la Barbade.
Les élèves sont stupéfaits. Comment peut-il savoir tout çà en voyant le patient ?

Le professeur se tourne vers ses élèves et leur répète pour la X ième fois :

–  En faisant attention, on peut deviner beaucoup de choses. Ainsi ce Monsieur, lorsqu’il est entré, était fort poli mais il n’a pas enlevé son chapeau. Or étant habillé en civil, j’en ai conclu qu’il devait avoir quitté l’armée depuis peu. En effet, un militaire ne retire pas son casque ou képi lorsqu’il salue. Si Monsieur était revenu à la vie civile depuis plus longtemps, il aurait pris les habitudes citadines et aurait retiré son chapeau. Sa tenue montre quelques moyens financiers, plus que ceux d’un simple soldat, mais pas ceux d’un officier. Quant à son affectation à la Barbade, c’est simple, il souffre d’une éruption cutanée qu’on trouve essentiellement sur des personnes revenant de cette région du monde.

Une salve d’applaudissements salue la prestation de Joseph Bell. Un étudiant est particulièrement sensible à cette démonstration. Il s’en servira plus tard dans Sherlock Homes. C’est Arthur Conan Doyle.

Mona, çà vous la coupe. Vous qui dîtes toujours : je n’ai pas fait médecine, mais j’ai mes deux seins…, sortez donc deux verres. Je vous sers un Volnay 1er Cru 2002 du Marquis d’Angerville. Finesse, fraîcheur au nez. Une bouche délicate. Un vin plein d’avenir…

Un ohm de bonne volonté

Mona lumière africaine

Un lecteur m’a fait rosir de plaisir. Si, si ! Il m’a envoyé un article qui indique que mon prénom a été donné à une lampe solaire. Saluée par le Prix de l’Innovation 2010, c’est la première véritable lampe solaire d’intérieur portable qui apporte enfin la lumière à tous ceux qui en manquent.

Près d’un 1,7 milliard d’individus dans le monde sont aujourd’hui privés d’électricité, donc de lumière. Ainsi, seulement 2% de la population africaine a accès régulièrement à l’électricité.

Avec cette lampe, les dispensaires sont ouverts plus longtemps, les écoliers peuvent travailler chez eux et les commerces prolonger leur journée…Une banalité pour nous, mais un luxe pour l’Afrique noire.

Comme le dit son concepteur, Edgar Hardy, il fallait être originaire d’Afrique pour mener à bien ce projet, fruit de plusieurs années de recherches. Ah, au fait, Mona veut dire « voir » en langue lingala.

Mona-précie vraiment cette « trouvaille ».

Quand l’alcool est mis

Dur-lex, sed lex (ico)

Boire ou conduire, il faut choisir. De là, à penser à des conséquences aussi définitives, non !!! Je sais bien que l’on ne doit pas mettre en danger la vie aux truies, mais de là, à nous priver de donner « le vie », c’est un peu fort.

Perdre son vit pour ne pas perdre la vie est un choix trop cruel….
Moi la prochaine fois, qu’un poulet me demandera si j’ai mon permis sur moi, je luis dirai que non…  J’ai pas envie qu’il me le retire ; pire, qu’il me l’arrache.


Ma chère Mona, je me pose une question : quand la maréchaussée arrête une femme, qu’est ce qu’il lui enlève ?

Bon en attendant, on ne conduit pas. Donc on peut s’en jeter un. Que diriez-vous d’une petite douceur dans ce monde de brutes ? Rien ne peut remplacer Alvear Solera 1927. Ce vin est une pure merveille en permanence dans mon frigo. Et çà me conduit direct au paradis !

Allons enfant de l’appétit

La France de la gastronomie vous salue

Cocorico, cocorico ! Les médias en ont eu plein la bouche : le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco vient d’inscrire sur sa liste « le repas gastronomique des Français« . Comme toujours dans ce pays de cocagne, on a retenu que cela. Nos chefs, nos hommes politiques y sont allés de leur couplet. La place de la France gastronomique est jetée en lumière aux yeux du monde entier.

C’est vrai, mais attention : lors de cette même cession, pas moins de 47 éléments du patrimoine mondial ont été retenus. Vous avez entendu parler de l’art dramatique rituel du Ta‘zīye d’Iran, du pain d’épices en Croatie, du Khöömei en Mongolie, du carnaval d’Alost en Belgique, de la danse Chhau en Inde, etc…

Et plus fort saviez vous que les sages de l’Unesco ont reconnu ce même jour le « compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier » et la « dentelle au point d’Alençon » en France. Et çà, on a été beaucoup plus discrets sur ces sujets. cocorico !

Il faut dire que la table en France, c’est sacré. Sacré ; oui enfin, bon ! Mais je ne veux pas gâcher la fête. Nous en reparlerons plus tard.

Je souligne simplement que, si en France, nous passons sous silence Alençon et nos Compagnons, peut-être que dans les autres pays, on se contrefout du repas à la Française. Va savoir ! Cocorico !

Mona pétit à tous

Gouges, ah ?

Olympe de Gouges, écrivain sans relief, montée de Montauban, publie, dès 1788, plusieurs articles dont une « Lettre au peuple » où elle appelle à des réformes politiques, économiques et sociales radicales. L’année suivante, alors que la Révolution gronde, elle multiplie les libelles politiques. La tribune de l’Assemblée n’étant pas ouverte aux femmes, elle assiste aux débats de l’Assemblée Nationale dans les tribunes des Jacobins.

En 1791, Olympe de Gouges publie un texte radicalement féministe intitulé « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » en réponse à la fameuse « Déclaration des droits de l’homme ». Ce texte de 17 articles proclame notamment le droit des femmes à devenir des citoyennes égales aux hommes en matière civile et politique.

Prise dans le tourbillon de la Révolution et abhorrant la peine de mort, elle propose son aide à Malesherbes pour assister le Roi dans son procès devant la Convention. Elle souhaite que le souverain soit exilé et non exécuté. Vivement opposée au régime de la Terreur, elle signe un placard contre Robespierre et Marat qu’elle accuse d’être responsable des effusions de sang. Fidèle à ses principes humanistes, elle y déclare que « Le sang même des coupables, versé avec profusion et cruauté, souille éternellement les révolutions ».

C’est l’escalade. Soutenant les Girondins, elle écrit, entre autres, le 2 novembre 1793 :

« Toi, Robespierre, désintéressé, toi, philosophe, toi, ami de tes concitoyens, de l’ordre et de la paix ! tu oses le dire ? Ah ! si cela est, malheur à nous ! Car quand un méchant fait le bien, il prépare de grands maux ; et j’ai bien peur que cette ritournelle de ton ambition ne nous donne bientôt une musique lugubre. Vois quelle différence entre nos âmes! La mienne est véritablement républicaine; la tienne ne le fut jamais. […] Tu te dis l’unique auteur de la révolution ; tu n’en fus, tu n’en es, tu n’en seras éternellement que l’opprobre et l’exécration. « 

Immédiatement arrêtée, elle est condamnée à mort.

C’est le célèbre bourreau Sanson qui raconte, dans ses mémoires, les derniers instants d’Olympe :

Le 4 au matin, à trois heures, le bourreau vint la chercher, elle était instruite de son sort, et ne paraissait point abattue ; quand on lui eut coupé les cheveux, elle demanda un miroir. Grâce à Dieu, s’écria-t-elle en s’y regardant, mon visage ne me jouera pas de mauvais tour, je ne suis pas trop pâle.
Les apprêts terminés, elle monta courageusement dans la fatale charrette. Pendant tout le trajet elle ne rompit que deux fois le silence : une fois par cette exclamation : « Fatal désir de la renommée », une autre fois par celle-ci : « J’ai voulu être quelque chose! » Arrivée au pied de l’échafaud, elle dit encore: « Ils vont être contents, ils auront détruit l’arbre et la branche ! » Puis en montant les marches, elle regarda le peuple, et s’écria : « Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ! »

Fin tragique  pour une femme qui avait dit : « La femme a le droit de monter à l’échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »

Et pourtant la bataille du droit des femmes est loin d’être gagnée. Voici comment on la juge dans un journal de l’époque intitulé: La Feuille du salut public : « Olympe de Gouges, née avec une imagination exaltée, prit son délire pour une inspiration de la nature. Elle voulut être homme d’état. Elle adopta les projets des perfides qui voulaient diviser la France. Il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d’avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe. »

Gouges ? Gouges, mais c’est un grand vigneron bourguignon. Ma Chère Mona, portons un toast aux féministes de tout poil et soyons sûrs que Madame Gouges nous regardera de son Olympe. Ce Nuits Saint Georges 1er cru Les Pruliers 2007 est déjà fort agréable à boire.