L’homme offre toujours un verre d’eau avec sa cage

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L’autre jour, j’ai ramené un amoureux vachement romantique. Il n’arrêtait pas de m’appeler sa petite colombe ou sa belle Colombine. J’ai trouvé ça touchant et pour un peu, je l’aurais gardé plus d’une nuit, vous dire ! Mais abuser, c’est le risque d’être prise pour un pigeon.

Bon assez de mièvrerie, demandons-nous pourquoi on parle de colombe ou de pigeon pour évoquer ces animaux volants qui peuplent nos cités et campagnes.

Durant fort longtemps, colombe désignait l’ensemble des columbidés. Mais la gastronomie a imposé le mot pigeon. En effet, depuis longtemps, les hommes ont préféré manger les jeunes oiseaux. Pigeon qualifiait tous les oisillons en référence à leurs cris dans le nid pour obtenir nourriture.

Mais ce qui est curieux c’est que colombe a conservé toutes les vertus de cet oiseau alors que pigeon est plutôt raillé.

Ainsi on parle de blanche colombe, symbole d’amour et de paix alors qu’on parle de pigeon pour une bonne poire, de quelqu’un qui se fait plumer, duper.

Heureusement le pigeon est symbole d’affection conjugale, de fidélité. Au printemps, ces oiseaux semblent passer leur temps à se bécoter. Et puis quelque soit l’endroit où vous lâchez un pigeon, il reviendra au domicile. Certes c’est une qualité, mais le retour se fait toujours vers une cage plus ou moins fermée. Et ça ce n’est pas pour Mona, mes chéris. Une cage même dorée  reste une cage et je crois toujours qu’un mari reste un geôlier. Alors le colombophile qui voudrait me baguer, il ne doit pas être né.

Pour tout vous dire, je préfère qu’on m’appelle Colombine. Je n’oublie pas que dans la Commedia dell’arte, elle est belle, malicieuse et mène Arlequin et Pantalon par le bout du nez. 

Mona un joli duvet… pour dormir et n’aime pas qu’on la prenne pour une pintade.

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