La vie en rose

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Un de mes amis à qui on demandait s’il souhaitait un verre de rosé répondit : non merci je bois uniquement du vin.

Pendant longtemps le rosé était un produit sans grande personnalité qui se buvait durant les chaudes journées d’été avachi sous la tonnelle en mangeant des travers de porc brulés sur barbecue.

Mais au fil du temps, la consommation n’a fait que croître et embellir. Ainsi on peut lire dans le dossier d’Agrimer que neuf millions d’hectolitres ont été bus en 2013 en France ce qui représente 37% de la consommation mondiale et qui nous place très largement en tête devant Les Etats-Unis deuxième avec 12%.

Et bien entendu tout suit : la France est le 1er producteur, 1er importateur et seulement 4ème exportateur. Nous vendons des rosés plutôt chers et importons des vins d’entrée de gamme.

Je me pose des questions. Alors que la consommation de vin stagne dans le monde, le rosé tire son épingle du jeu partout et surtout en France. Nous qui sommes représentés avec un béret, un calendos, une baguette et un litre de rouge avons-nous changé à ce point ? Est-ce que cet engouement pour ce vin n’est pas lié à un consensus mou ? Les fromages sont sans odeurs et sans goût, la cuisine industrielle est de plus en plus présente. Avec un vin rosé, inutile de déguster, ça se boit frais sans faire vraiment attention… Or les Français bien que vivant dans un pays de longue tradition vini-viticole ne sont qu’à peine 3% à s’intéresser au vin. Nous sommes les plus grands buveurs de whisky, de Porto, de rosés… Youpi ! Mais souvent nous laissons aux autres les produits les plus raffinés et buvons les premiers prix. Dommage.

Bon Mona, je ne vous propose pas de rosé, mais un grand vin de Bourgogne : Clos Napoléon 2011 du Domaine Gelin. Un vin aux arômes de cerises, de kirsch, une jolie matière. Un vin qu’on peut commencer à boire mais qui pourra passer quelques années en cave.

Il y a de quoi voir rouge

Ma Réponse à Clémenceau
Ma Réponse à Clémenceau

L’année 1907, la crise dans le vignoble du Languedoc éclatait. De nombreuses manifestations fortement réprimées notamment par le Ministre de l’Intérieur, Georges Clémenceau. Si vous voulez en savoir plus sur ces événements, cliquez-ici. L’Evêque de Montpellier Monseigneur de Cabrières ouvre les portes de sa cathédrale pour que les viticulteurs venus défiler puissent être à l’abri.

Quatre ans plus tard, le préfet de l’Hérault invite Clemenceau à dîner. Il est placé entre Monseigneur de Cabrières fraîchement élevé au Cardinalat et la femme du préfet toute vêtue de rouge avec un décolleté particulièrement profond.

Alors qu’on venait de servir le café, la dame se tourna vers Clémenceau et lui demanda si cette soirée lui avait plus. Clémenceau lui répondit :

-Madame, j’aurais mauvaise grâce à le nier. Il faut dire que j’étais assis entre deux magnifiques robes rouges. L’une couvrait un saint, l’autre avait du mal à en couvrir deux.

L’histoire ne dit pas s’il elle devint aussi rouge que sa robe.

Mona, à propos de rouge, si on buvait un coup ? Allez, deux verres et hop, le Clos Napoléon 2009, 1er Cru de Fixin. Ce vin  de la Côte de Nuits est un hommage à l’empereur qui est à la hauteur du personnage. Un grand vin généreux et rond, des notes de fruits et d’épices. Chapeau bas !