Pet des braves

Les mémoires de Saint-Simon sont une source inépuisable d’anecdotes sur le règne de Louis XIV. Aujourd’hui, laissez-vous aller en lisant cette présentation d’une femme dans le vent.

Le duc de Montfort[1], fils aîné du duc de Chevreuse, épousa la fille unique de Dangeau. Elle passe pour très riche, mais aussi pour ne pas retenir ses vents, dont on fit force de plaisanteries.

On peut penser que la chanson qui a été composée au temps de la monarchie de Versailles a été inspirée par cette jeune femme. Pour le plaisir, je vous en livre quelques couplets

Or, je m’en vais vous conter
L’histoire amoureuse
D’une agréable beauté,
D’une précieuse.

En dansant le menuet,
A la révérence,
Sous sa jupe un petit pet
Partit en cadence.

L’amant qu’avait le nez fin
Sentit bien la honte,
Et galamment prit soudain
Le pet, sur son compte.

La demoiselle, à l’instant,
Lui dit, d’un air tendre:
«D’un procédé si touchant,
L’on peut tout attendre!»

Or, il résulta du fait
Un doux mariage.
Combien voudraient pour un pet
Entrer en ménage!

Donc, écoutez cet avis,
Gentille fillette:
Si vous voulez des maris,
Sonnez la trompette.

C’est y pas mignon !

Mona pas d’embarras gastriques. Et vous ?


[1]  Honoré-Charles duc de Montfort (1669-1704)