Buvez du vin, c’est pas toujours Graves

Quand on pense calligramme, on pense le plus souvent à Guillaume Apollinaire. Mais on oublie trop souvent un des maîtres du genre. Charles-François Panard, au XVIII° siècle, était un poète et chansonnier. Il fréquentait assidument cafés et cabarets. Et j’aime « La bouteille » qui devrait être l’hymne de tous les amateurs de vins, surtout actuellement, en France où le noble nectar est trop considéré comme une simple boisson d’ivrognes.

Que mon
Flacon
Me semble bon !
Sans lui
L’ennui
Me nuit,
Me suit;
Je sens
Mes sens
Mourans,
Pesants.

Quand je le tiens,
Dieux ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C’est de son sein fécond, c’est de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable,
Qui rend tous les esprits, tous les cœurs satisfaits.
Cher objet de mes vœux, tu fais toute ma gloire;
Tant que mon cœur vivra, de tes charmants bienfaits
Il saura conserver la fidèle mémoire.
Ma muse à te louer se consacre à jamais
Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
Répétera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin, ma charmante bouteille,
Règne sans fin, mon cher flacon.


Mona bu son verre comme les autres…

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