En prose et en verres

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Comme lors de chaque Vinexpo, est publiée une étude sur la consommation de vin dans le monde. On ouvre plus de 31 milliards de bouteilles par an ce qui représente sur la base de 7 milliards d’habitants à peine plus de 4 bouteilles par personne. Bon inutile de vous dire qu’avec Mona, on fait monter de façon significative ces moyennes. Quatre flacons, c’est même pas ce qu’on se glisse derrière la cravate par semaine… Et pourtant les prévisions de consommation montrent que le Vieux continent continue à boire de moins en moins alors que les nouveaux marchés augmentent sensiblement.

Concrètement, le marché va poursuivre sa progression. On devrait approcher les 33 milliards en 2018.

Et ce sont les Américains qui devraient tirer les chiffres accompagnés par les Chinois alors que les Italiens boiront 3,1 litres en moins et les Français 2,3 litres. Evidemment nous resterons les plus grands buveurs du monde mais si la relève n’est pas là, nous continuerons inexorablement à décliner. Certes avec plus de 45 litres par an et par personne nous avons de l’avance mais attention… nous sommes sur la pente fatale.

Aussi ma chère Mona, pour les statistiques, pour la France, je vous demande de goûter ce vin de Chinon : Soif de tendresse 2013 du Domaine de Noiré. Ça pète le fruit, c’est frais et ça donne envie de boire un second verre.

Quien sabe beber, sabe vivir

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Gérard Mençoif, grand amateur de vin, réagit à notre article sur la consommation d’alcool. Il s’étonne que l’Espagne qui possède la plus grande surface plantée de vignes ne figure pas dans les premiers consommateurs de vin. Votre étonnement est parfaitement justifié mon cher Gérard. En effet pendant des siècles, ce pays voisin buvait du vin à table. Mais au cours des dernières années, la chute est vertigineuse. L’Espagne ne figure qu’au 11ème rang des buveurs de vin en 2011. Il semble que la situation se soit encore aggravée. A tel point que le gouvernement a subventionné un site conçu par la filière vinicole pour inciter à picoler. Oui, vous lisez bien ; alors qu’en France, le vin est diabolisé, nos voisins tentent de sauver leur vignoble.

Et pourtant dès 2003, le vin était reconnu comme indissociable de la culture Ibérique. Alors que se passe-t-il de l’autre coté des Pyrénées ?

Ce qui est certain c’est que les Espagnols en retrouvant leur liberté à la mort de Franco ont choisi le modèle américain, synonyme de richesse et prospérité. Ils ont adopté les alcools forts, les sodas considérant le vin comme ringard. Et puis tout a été bouleversé au niveau des vinifications, de l’élevage du vin et cette boisson traditionnelle s’est coupée de ses bases populaires pour viser l’exportation et le tourisme.

C’est triste, mais cela doit nous servir d’exemple. Il est plus facile de détruire que construire. Le Parlement français vient de reconnaître le vin comme un produit culturel ancré dans nos gènes. C’est bien. Mais il faut apprendre aux jeunes la culture et la dégustation du vin faute de quoi, il pourrait nous arriver la même chose qu’en Espagne. Le nombre de consommateurs de vin diminue régulièrement au profit des alcools forts.

Merci Gérard Mençoif, votre courrier a été l’occasion de rappeler la fragilité des choses et l’obligation que nous avons à transmettre ce que nous avons reçu.

Ma Chère Mona, pour la France, pour les vignerons, pour le plaisir, je vous invite à déguster ce Champagne Ruinart Blanc de blancs. C’est très bon.

Aut bibas aut abeas (Bois ou va-t’en)

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Nombre de journaux ont titré que le pays qui consomme le plus de vin par habitant est le Vatican. Chiffres à l’appui fournis par Bonial. En consommant 73.8 litres, ce micro état pulvérise ses poursuivants. La France est loin derrière avec 44.2 litres, suivie de la Slovénie avec 43.3 litres et la Croatie 42.6 litres. L’étude rappelle que la France boit de moins en moins de vin. Ainsi en 1975, c’était un hectolitre que chaque Français ingurgitait. Cette baisse importante est une bonne chose aux yeux de nos responsables politiques et médicaux. Certes, cependant ces études portant sur un seul breuvage oublient que si la consommation de vin baisse, nous sommes les champions pour divers alcools forts comme le whisky. Nous sommes champions du monde sur cet alcool venu d’Ecosse. Mais curieusement les campagnes anti-alcool présentent le plus souvent un verre de vin bu au comptoir. Curieux ce besoin irrépressible de se tirer une balle dans le pied !

Mais revenons aux gros titres de la presse : le Vatican est le plus gros consommateur de vins au monde et les journalistes de souligner que cela peut s’expliquer par sa démographie particulière : des hommes âgés sans enfants. C’est vrai, les religieux au Vatican passent leur temps à picoler…On les voit tituber place Saint-Pierre à toute heure du jour et de la nuit.

Certains journalistes soulignent également que les vins ne sont pas taxés au Saint Siège et se demandent si cela n’inciterait pas à boire. Enfin, certains évoquent la consommation de vin pour la messe mais en affirmant immédiatement que cela ne peut expliquer cette surconsommation.

Bon, tout cela montre un travail journalistique bâclé. Dans l’étude de Bonial le Vatican n’apparait pas dans les classements. Le site l’a exclu de ses classements pour des raisons techniques et de pertinence des données. Mais un gros titre ça fait vendre du papier, ça attire l’attention. Il suffit de savoir qu’au Vatican, les employés et retraités ont à disposition un supermarché sans taxe pour comprendre qu’ils ravitaillent famille et amis en vin. De même, à ma connaissance, aucune étude ne fait ressortir la part de vins achetés en France qui part dans un avion, un train, une voiture comme souvenir d’un séjour au pays des grands vins. Pour ma part, je suis persuadé que nous perdrions notre première place de buveurs de vin. Par contre, des études tendent à prouver que nous resterons champions pour les whiskies.

Mona, malgré une consommation du breuvage divin en baisse régulière, il reste de vrais amateurs dont vous êtes. Aussi, c’est un plaisir de vous inviter à boire ce Saumur-Champigny Les Rogelins 1997 du Domaine Legrand. Un vin qui n’a pas pris une ride. Une couleur de jeune homme mais une bouche gourmande avec finesse et puissance en même temps. Du bel ouvrage pour une bouteille qui peut encore braver les ans.

Le goût d’Evin

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Il y a 23 ans que la loi Evin a été votée. Vous savez cette loi qui se préoccupe de notre santé et nous détourne du tabac (on ne s’en plaindra pas) et des boissons alcoolisées. Et là, le bât blesse. En effet, l’intention du législateur était d’autoriser la publicité des vins (et non d’Evin) tout en limitant ses excès et en protégeant les jeunes. Seulement au fur et à mesure du temps, les tribunaux ont donné une interprétation de plus en plus restrictive de ce texte législatif et le vin, patrimoine national reconnu par tous les pays du monde est devenu boisson non grata chez nous. Résultat, en une vingtaine d’année, la consommation du jus de la treille a fortement baissé.

Sans revenir sur les chiffres d’une consommation excessive constatée au début du XX° siècle, il y a de quoi se poser des questions. Il ne reste qu’un peu plus de 15% de consommateurs quasi quotidiens de cette noble boisson. Moins de 50% ne boivent un coup qu’une fois par semaine voire moins et près de 40% ne boivent jamais de vin ou lors de rares occasions (mariage, fête de famille…). Si nous continuons à ce rythme, d’ici peu les abstinents seront plus nombreux que les buveurs. Pour le pays vu par les touristes comme le pays du bien boire, c’est fort de café.

Et comme le souligne le guide de la loi Evin, cette politique suicidaire est un échec sur toute la ligne. Le nombre de jeunes pratiquant le binge-drinking a explosé. Sur les réseaux sociaux, les concours d’ivresse rapides sont légion et ils n’utilisent pas des produits vinicoles de notre terroir mais plutôt des alcools saxons de mauvaise qualité éventuellement additionnées de bière. La France est devenue un très gros acheteur de whisky, vodka, gin…
Interdisant la présentation de vin dans les lycées, à la télé, les législateurs ont privé les jeunes de connaissance du vin. Ils n’ont aucune éducation et s’ils n’ont pas la chance de goûter du vin en famille, ils ne retiennent que l’alcool trop faible pour se bourrer au plus vite. Heureusement nos élus viennent de modifier ce texte. Il était temps !

Ma chère Mona, pour parfaire votre éducation que diriez-vous d’un Saint-Joseph rouge de Louis Chèze ? La Cuvée Caroline 2009 est une vraie gourmandise charpentée. Ce vin Bio sera à son affaire avec une jolie grillade.

Dernière minute

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Françaises, Français,

Moi, Mona, j’en appelle à votre patriotisme,
Moi, Mona, j’attends de vous un sursaut,
Moi, Mona, je vous encourage à boire plus de vin.

La presse s’en fait écho ; alors que nous avions toujours été à la première place sur le podium de consommation du nectar de la vigne, nous venons de céder notre rang aux Chinois.

Nous ne pouvons laisser notre patrie rétrograder sans rien faire et ce d’autant plus que nous étions tout proche de garder ce titre. En effet, si les buveurs de l’Empire du Milieu se sont mis 1,86 milliards de cols derrière la cravate, nous sommes à 1,8 milliard. Si chaque Français avait sifflé 1 bouteille de plus au cours de l’année, nous serions à égalité. Avouez que c’est rageant.

Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est que si la consommation mondiale augmente chaque année, elle baisse constamment et régulièrement en Europe et plus particulièrement en France. A ce rythme là, nous ne tarderons pas à quitter le podium sur lequel nous étions installés depuis la nuit des temps.

Françaises, Français, il faut que chacune et chacune relève les manches et surtout les coudes. Buvons un bon coup de jaja pour l’honneur de notre nation.

Mona besoin de vous. Buvez un coup, merde, c’est pour la France !

L’ivre de comptes

Mona rend hommage au dégustateur inconnu avec Delvallé

Depuis 2005, la production mondiale de vin baisse régulièrement. De 300 millions d’hl, on est descendu à 259 cette année. C’est comme si les vignes de l’Australie avaient disparu sur la période (10,9% de la production mondiale)…

Quant à la France, elle conserve sa place de premier producteur avec 44,75 millions d’hl et pour une fois assez loin devant l’Italie avec 42,58 millions d’hl. Il faut dire que si en France, on a arraché 23.400 ha cette dernière année, on a arraché davantage chez nos voisins transalpins.

Cette baisse de production n’est pas gênante car dans le même temps, la consommation de vin se réduit régulièrement dans nos vieux pays : ainsi dans notre beau pays, on boit à peine 40 litres par an et par habitant contre 120 litres il y a 50 ans… O tempora, o mores !!!

Certes, on est encore loin devant les autres, mais avec 4 litres de moins chaque année, on est mal barré… Un motif de se réjouir, c’est que la qualité l’emporte de plus en plus sur la quantité. Le Français boit moins mais mieux. Et pourtant, le prix moyen d’achat d’une bouteille est encore bien bas : 3,54 €.

Cependant les vignerons peuvent espérer de meilleurs jours. En Chine, la consommation qui est de 0,5 l par an et par habitant devrait passer à 1 litre d’ici 2013… et là, çà en fait des bouteilles. Et quand on pense que l’Inde commence à s’intéresser au vin… on se dit que le réveil viendra de l’Est.

Ma Chère Mona, pour l’avenir des vignerons et pour notre plaisir, sortez donc deux verres, je vous prie. On va boire un Hautes Cotes de Beaune du domaine Denis Carré : Le Clou 2007. Ce vin rond et gourmand va nous requinquer…